Que diriez vous de suivre la mission ?

 

(English version here)

 

Embarquez avec nous, à bord du M/V Silver pour un mois de mission humanitaire en Papouasie-Nouvelle-Guinée avec le partenariat du Gulf Christian Services. Deux équipes médicales de cet hôpital travailleront avec nous durant cette mission. Jour après jour, nous vous invitons à suivre notre aventure. Le plus régulièrement possible, nous mettrons à jour cet article pour que vous ne manquiez rien de la mission.
Au plaisir de partager ces moments avec vous, vous pouvez même nous laissez vos commentaires que nous ne manquerons pas de lire en fin de journée.

Pour lire un jour en particulier, vous pouvez soit utiliser les petits ronds à droite de votre écran (pour avancer d’un jour) ou cliquer sur le juor voulu ci-dessous.

Jour 1 : le 10 avril

Jour 2 : le 11 avril

Jour 3 : le 12 avril

Jour 4 : le 13 avril

Jour 5 : le 14 avril

Jour 6 : le 15 avril

Jour 7 : le 16 avril

Jour 8 : le 17 avril

 

Jour 0 : le 9/04/2024

Arrivée en Papouasie

Nous rallions Port Moresby depuis l’aéroport de Brisbane qui a nous a donné un peu de fil à retordre. Ça commence par une consigne bloquée avec bien sûr nos bagages dedans… Le temps de débloquer la porte réfractaire, nous manquons d’être refuser à l’enregistrement de notre vol pour Port Moresby (évidemment une consigne qui bloque, ça ne met pas en avance…).

On embarque quand même et c’est maintenant à Port Moresby que ça continue. Le visa de Marine ne leur va pas… alors qu’elle était déjà dans le pays il y a une semaine… Après quelques palabres, nous finissons par sortir de l’aéroport, direction le port où notre logement et compagnon de route pour ce mois de mission nous attend : le M/V Silverstar.

Nous profiterons de la soirée pour inviter à bord Damien Roques (1ère photo), PDG des stations Total Energie en Papouasie et qui, depuis 2 ans, nous donne de nombreux conseils. Il ne vient pas les mains vides puisqu’il nous fait don, pour la mission, de 48 lampes solaires rechargeables. Un outil précieux que nous ne manquerons pas de distribuer dans les villages.

L’ambassadeur de France en Papouasie – Nouvelle guinée, Guillaume Lemoine, nous fait également l’honneur de venir nous saluer à bord (2ème photo).

Profitons de ces premières photos pour identifier les bénévoles de ce début de mission (de gauche à droite) :

– Frédéric Lavigne, dentiste
– Jean Percetti, infirmier
– Elisa Guerinoni, sage-femme
– Marine Bayer, présidente d’Aidocean et infirmière
– Christophe Grangeon, médecin.

Pour en savoir plus sur les membres de l’association, une page leur est dédiée

aidocean papouasie total damien roques
Aidocean guillaume lemoine paouasie

Jour 1 : le 10/04/2024

(Récit de Christophe)

Branle-bas de combat

Notre premier sommeil à quai s’achève à bord du M/V Silverstar.

5h00 du matin, Impossible de fermer l’œil, nuit noire. Nous sommes deux sur le pont à déballer les palettes de pharmacie livrées à bord, avec une grue, la veille en fin d’après-midi. Nous faisons un premier inventaire : il manque environ 80% de la commande de l’hôpital de Kapuna passée par le Dr Valérie… 

La veille, après avoir déballé le matériel ramené de Nouméa et celui donné par le Pr Glen Mola (une pleine camionnette) nous l’avons rangé à bord… Et pour ce faire, nous avons quelque peu déménagé le salon de détente… poussé les canapés, retiré tout ce qui trainait sur les étagères pour transformer l’espace en une pharmacie géante… sous l’œil circonspect de l’équipage.

Tous cela est sans compter sur les vaccins, signalés aux abonnés absents.

Par WhatsApp, Marine reçoit un message de Thierry, le coordinateur Total : « le bateau partira à 11h du matin, que vous soyez à bord ou non ». L’hôpital de Kapuna avec lequel Marine est en contact depuis le début insiste pour que nous en amenions car ils n’en ont pas suffisamment. De l’autre côté, Thierry nous affirme qu’il fera en sorte de mettre les vaccins dans le vol avec le changement d’équipe… Ordre et contre-ordre. Finalement, nous décidons de nous rendre à la pharmacie centrale du gouvernement à Port Moresby avec l’ultimatum au-dessus de la tête…  retour 11h. Ah oui, mais les magasins n’ouvrent pas avant 9h ! Tic tac, tic tac…

 

pharmacie mission png2024 aidocean

Jour 2 : le 11/04/2024

Journée de navigation.

Nous entrons dans la Purari river à 11h00 du matin avec la marée. Navigation tendue à la passerelle. Ce gros navire de 35 mètres se retrouve à plusieurs reprises avec 1 mètre sous la quille. Le capitaine transpire un peu, le second qui est à la barre, garde le sourire. Il a fait ce passage tellement de fois, qu’il a l’air détendu.

La mer et le fleuve se mêlent ici dans un marron uniforme et confondant qui ne laisse rien deviner. Seules les oscillations du sondeur et la trace GPS des multiples passages nous guide vers le fond de la baie. Nous entrons la Purari et les berges se rapprochent et s’éloignent tout au long de l’après-midi. Le marron de l’eau reste uniforme, le SiIverstar remonte le courant, il ralentit à chaque pirogue rencontrée, creusée dans un demi tronc d’arbre pour ne pas la faire couler avec la vague de sillage.

Coup de téléphone. Marine décroche, c’est le Dr Valérie de l’hôpital de Kapuna : « Nous vous avons attendus depuis le début de l’après-midi.

–        Ah, nous sommes toujours en navigation, nous sommes entrés dans la Purari depuis seulement quelques heures… Notre heure d’arrivée est prévue demain en début d’après-midi.

–        Nous avons fait 3h de bateau pour vous rejoindre à Herd Base, vous n’étiez pas là… Total nous a proposé de rester dormir, mais nous n’avons rien à manger, pas de moustiquaire. La coordination est franchement problématique… »

A part ça, tout va bien…

Le Dr Valérie montre son agacement : « Puisque c’est ainsi, je ne viendrai pas sur site tant que vous ne serez pas arrivés… »

Le bateau poursuit sa route, les méandres se succèdent, le ciel est tantôt gris, menaçant de la fin du monde, tantôt d’un bleu écrasant. Les premiers villages apparaissent. En fin d’après-midi, couché de soleil sur la rivière, le Silverstar jette son ancre. Nous relâchons dans le salon avec l’équipe à l’aide d’une petite séance de Yoga improvisée. C’est toujours plus sain qu’une bière et des cacahuètes avant le repas du soir.

Buk Bilong Pikinini papua aidocean
onesight essilor aidocean
Aidocean mission png2024 fleuve purari
Aidocean mission png2024 fleuve purari
carte mission aidocean 2024

Jour 3 : le vendredi 12 avril 2024

Réveil avec la chaine qui claque dans le guindeau, racle le métal. Le bateau s’ébroue doucement. L’équipe décille et se rassemble un par un au petit déjeuner. Le courant est puissant. Les pluies de la nuit ont fait monter le niveau de l’eau dans la Purari, les berges sont invisibles. Nous naviguons entre deux blocs de végétation, les branches trempent dans l’eau brune qui charrie des troncs d’arbre. Le pilote slalome pour les faire passer entre les coques, frôle les feuilles à les toucher. Nous sommes haut sur l’eau à la passerelle, la rivière serpente, le Silverstar lutte dans le courant qui le repousse vers la mer jusqu’à cinq nœuds.

Dans le salon-pharmacie, l’équipe s’affaire à sortir les vaccins des boites réfrigérées et les stocker dans les frigos du bateau, à l’abris de la chaleur. Encore une matinée de rangement… Effervescence. Vient le moment de préparer les sacs pour aller sur le terrain, les vaccibox, le matériel, les coups de fil avec le Dr Valérie pour s’accorder sur les derniers détails. Finalement, l’équipe de Kapuna n’attendra pas notre arrivée pour se mettre en route, certain que nous naviguons vers Herd base, ils seront là pour 14h.

Nous arrivons à Herdbase, le camp retranché de Total, quelques bâtiments logés au milieu de la forêt tropicale. La manœuvre de notre navire dans les 6 noeuds de courant est impressionnante. Le capitaine fait jeter l’ancre à 30 mètres du quai puis s’en rapproche avec les propulseurs pour finalement jeter les amarres et attirer le navire à la berge. Les opérations de grutage de quelques fûts de carburant peuvent débuter.

papouasie aidocean herd base

Pendant ce temps-là, pour nous éviter de traverser la zone de travail, un petit ferry vient chercher l’équipe pour aller à terre… 100 mètres en aval. Nous sommes accueillis par le coordinateur Total et Sisa, également coordinatrice, il est 15h. Quelques instants plus tard, l’équipe de Kapuna débarque en babana boat venant de l’amont après plus de deux heures de navigation. Ils sont là avec le sourire… Enfin nous rencontrons nos binômes pour les 10 jours qui viennent.

papouasie aidocean
papouasie aidocean

Après l’accueil, le premier briefing Total advient. Et ce ne sera pas le dernier.  Cette fois, c’est une induction pour avoir le droit de mettre les pieds sur le site. Après ce passage, dictature HSE (Hygiène, Sécurité et Environnement) oblige, l’équipe de Kapuna vient poser ses sacs à bord. Tout le monde se rassemble dans le salon pharmacie pour une présentation d’Aidocean par Marine. Puis les binômes se forment et échangent sur le matériel à emmener pour le lendemain. Le dentiste avec son assistant, les infirmières avec les vaccinateurs, les sages-femmes entre elles… Est-ce les quantités seront bonnes, est-ce que l’on prend tel médicament ou tel autre ? On ne peut pas tout emmener avec nous… Quelques choix s’imposent. Ce qui nous attend est un peu inconnu. Après une bonne heure d’effervescence la pression retombe un peu et nous nous dirigeons vers le diner… frites, poisson, légumes au menu.

papouasie aidocean

Jour 4 : le samedi 13 avril 2024

Levés avant le jour. PNG time… Le ferry qui doit nous emmener au village nous attendra au franc bord pour 6h45. Les tous derniers préparatifs et le petit-déjeuner doivent rentrer dans une heure de temps. Je me déverse au bas du lit superposé de notre cabine, encore enfariné jusqu’au petit déjeuné.

Une heure plus tard, quinze soignants les seringues entre les dents sont prêts à en découdre… avec les briefings. La pluie de la nuit a été intense et déversé sur les collines alentours la quasi limite après laquelle nous ne pourront plus naviguer. 7.6m d’eau ce matin pour une limite donnée à 8m… La boue est de la partie et les berges alentours de Herd base et les efforts de l’équipe de Total pour nous faire accoster et obtenir les briefings suivants resteront vain. Heureusement ce sont eux qui viendront à bord…

Une armée d’HSE pour nous indiquer quoi faire et ne pas faire… Le bon sens mis dans des cases et expliqué sous toutes les coutures. Un briefing en cachant un autre, nous en auront deux d’affilé. Les plans évoluent et ce sera ce matin notre navire, le M/V Silverstar qui nous emmènera devant le village. Thierry de son côté nous explique les interactions entre les différentes tribus qui vont se partager les subsides du programme mis en place par Total. La plupart des tribus qui viennent du Nord sont plutôt nomades. Il y a encore beaucoup de croyances en la sorcellerie dans les parages…

papouasie aidocean

Notre énorme navire, après avoir passé les rapides du fleuve mouille son ancre devant le village Poroi2, nous débarquons en deux vagues avec notre matériel… Il est 11h du matin. La nouvelle infirmerie encore vide inaugurée la semaine précédente par Total nous est ouverte.

Nous divisions les équipes. A l’étage, médecin, eye nurse et dentiste, au-dessous les vaccinateurs et la sage-femme. Nous avons passé là une belle première demi-journée de travail, soigné quelques enfants, arraché quelques dents, posé des implants, complété le programme de planning familial. Il est 17h30 quand nous revenons au bateau pour une petite séance de Yoga.

mission humanitaire aidocean papouasie
mission humanitaire aidocean papouasie
mission humanitaire aidocean papouasie
mission humanitaire aidocean papouasie
mission humanitaire aidocean papouasie

Jour 5 : le dimanche 13 avril 2024

Dimanche matin, jour du seigneur, 6h30… dernière limite pour le petit déjeuner. Nous sommes seuls à table. Tout le monde a déjà mangé ! Décidemment les Papous semblent être de vrais lève-tôt.

Le bateau oscille sur son mouillage, seul le ronronnement de la génératrice vient perturber le pseudo-silence. La réalité est autre : nous sommes en réalité les premiers debout. L’équipe émerge lentement des brumes et descend à la cuisine. Les assiettes se remplissent, la cuisine s’anime. Nous récoltons un petit rappel à l’ordre de la part du cuisinier : vous descendez tous en dehors des horaires… C’est de 5h30 à 6h30. La PNG Time version héliotrope, même pour l’équipe Papou, dimanche c’est dimanche. Et tant qu’on y est le premier officier du bord nous tance : vous avez utilisé 4000 litres d’eau hier soir, c’est beaucoup trop pour les capacités du bateau. Nous devrions en être à la moitié de cette quantité.

La navigation vers le prochain village (Kaevaria) débute avec le Silverstar, arrivée prévue en fin de matinée. Le rituel de la mission avec Total s’organise autour du briefing, petite litanie des choses à faire et à ne pas faire. Marine engage des échanges sur les us et coutumes, compare avec la Nouvelle Irlande. Pas de messe ce matin, chacun prépare son sac pour la journée.

Deux voyages pour amener le matériel et les équipes dans le village inondé depuis 3 jours. Les maisons sur pilotis ont les pieds dans l’eau avec vue sur la rivière… sans interruption. Dans la rue qui borde immédiatement la berge, les gens se déplacent en pirogue. Microscopique Venise où jouent les enfants. À une maison de là, les rues ne sont plus navigables avec tantôt de l’eau aux chevilles, tantôt de la boue.

Mission humanitaire papouasie aidocean
Mission humanitaire papouasie aidocean

Les consultations ont été établies dans la maison commune qui donne directement sur l’eau… planches disjointes qui menacent parfois de s’ouvrir sous nos pieds. Nous y accédons en se servant d’une pirogue comme passerelle. Pêlemêle, la chaise de dentiste dans un coin, la consultation dans l’autre, les vaccins au milieu. À l’entrée, le tri et l’orientation des patients. C’est un véritable petit dispensaire qui se met en ordre de marche en l’espace de trente minutes. Les premiers patients arrivent à la rame ou les pieds dans l’eau. Les curieux scrutent le manège. Le chef du village nous accueille avec un large sourire.

Mission humanitaire papouasie aidocean

Les premiers enfants pleurent en voyant les aiguilles. Le paludisme est omniprésent. L’équipe pratique des tests à tour de bras et sur les 43 tests effectués, 23 seront positifs, c’est une véritable épidémie, les boites de traitement défilent. Nous en aurons juste assez pour tenir jusqu’à la fin de la semaine avant de pouvoir nous en faire rapatrier depuis Port Moresby avec le changement d’équipe.

Je profite d’une pause dans les consultations pour faire un tour du village  avec le chef et le coordinateur Total les pieds dans l’eau n’ayant peur ni de la leptospirose ni des toilettes sèches sans doute éparpillées dans la crue…  Le chef nous entraine jusqu’à sa maison, la plus haute et la plus vaste du village. Il exhibe fièrement le crâne d’un crocodile qu’il a lui-même tué avec sa lance, puis de minuscules tortues d’eau douce au nez de cochon cachées dans un seau d’eau sale.

Mission humanitaire papouasie aidocean

Il est déjà temps de plier bagage.

Le Silverstar lève l’ancre en fin d’après midi pour gagner le prochain village et mouiller avant la nuit. Demain matin, le travail commencera tôt. Le soir tombe entre les arbres, inonde l’eau brune d’une lumière aux reflets dorés. Les enfants suivent en pirogue à la lisière des maisons… ici aussi les rues sont inondées.

Mission humanitaire papouasie aidocean
Mission humanitaire papouasie aidocean

Jour 6 : le lundi 15 avril 2024

Aujourd’hui, ce sera un gros village… le ton est donné. Venise en Papouasie, ce sont des maisons sur pilotis dans le flux de la rivière depuis plusieurs jours. Les habitants ont les pieds dans l’eau jusqu’aux chevilles et parfois aux genoux.

Nous sommes placés dans la salle communale : « traditional community hall». Nous la divisons selon les postes de travail. Les gens commencent à affluer, lentement d’abord puis un flot ininterrompu se donne rendez-vous.

Femmes enceintes, consultations de tout poil, demande d’implants, de lunettes, de soins dentaires… Puis discours de l’infirmier du centre de soins… les hostilités sont lancées. Le flot grossit. J’ai dans le coin de l’œil la pile de carnets de santé qui s’accroit rapidement pour ensuite rester stable autour d’une quinzaine de centimètres de haut… et ne jamais descendre.

aidocean mission papouasie
aidocean papouasie vaccination
Aidocean mission PNG 2024

Ce sera 6h de marathon médical duquel nous ressortirons tous un peu… fatigués. La salle résonne du murmure de la salle d’attente qui s’amplifie et se calme au gré des injonctions de silence. Nous travaillons fenêtre ouverte sur la foule qui scrute nos gestes et attend assis par terre… là-devant. Des éclats de voix éclatent puis se calment. Le brouhaha est immense et c’est à peine si je peux entendre les réponses à mes questions qui parfois sont à peine murmurées. L’écho des voix est immense. Pour finir, le prêtre fait son discours à la petite foule agglutinée et couvre nos voix. L’écho de la foule reflue peu à peu, les dernières consultations sont faites sur un coin de table.

Un peu avant 15h nous n’avons plus de tests contre le paludisme qui aujourd’hui encore bat tous les records d’audience. De toute façon il est temps de plier bagage, le bateau nous attend.

Marine découvre en interrogeant les gens que les moustiquaires qui leur sont données sont utilisées comme filets à poisson… Ce qui est un recyclage astucieux dans la mesure où elles ont la propriété malicieuse d’avoir des mailles trop grosses et permettent aux moustiques de rentrer mais pas de sortir. Que dire de s’éveiller au petit matin avec les moustiques tout contre soi… gros câlin.

Je n’avais jamais eu autant eu la sensation de faire de l’abatage en consultation. Plus de 10 patients à l’heure. Il est vrai qu’à un certain moment on s’est tous un peu senti sous la vague… De toute façon, dans le doute : fait un test palu. Et 9 fois sur 10 c’est pari gagnant.

Ce soir, les traits sont un peu tirés. Heureusement que c’est l’anniversaire de notre sage-femme, Elisa… 27 ans. Une bonne excuse pour avaler une part de gâteau maison.

Aidocean mission PNG 2024
Aidocean mission PNG 2024
aidocean vaccination papouasie

À demain…

Jour 7 : le mardi 16 avril 2024

Marine part ce matin avec le Barramundi (petit catamaran qui nous sert d’annexe un peu luxueuse mise à disposition par Total) pour voir si le village devant lequel nous avons mouillé peut nous accueillir. En fait, on sait déjà qu’ils ne peuvent pas car ils n’ont pas de maison commune et comme la veille et l’avant-veille… ils sont sous l’eau… Bref, c’est plutôt pour leur dire qu’ils peuvent venir nous voir au prochain village. Mesure de politesse… L’autre option aurait été de déplacer toute l’équipe de maison en maison… pas très réaliste… Mais l’idée de faire du porte à porte en canot version tronc d’arbre évidé, était plutôt amusante. Le Silverstar lève l’ancre sans l’équipe du Baramundi… nous les rejoindrons dans une heure : le temps pour eux d’installer un peu de matériel et de mettre en place la journée.

mission santé aidocean Papouasie

Le village du jour (Aumu) est à fleur de crue et l’on s’y déplace sur des rondins ou des planches jetées en travers des ruelles boueuses pour aller d’une maison à l’autre les pieds au sec. La salle de consultation avec vue sur le fleuve est étroite. Les gens arrivent par la rivière en pirogue, attendent leur tour. L’ambiance est calme. En quatre heures, nous avons épuisé la pile de carnets de santé accumulés. Peu de paludisme. Les villages se succèdent et les pathologies se ressemblent… avec des variantes.

mission santé aidocean Papouasie
mission santé aidocean Papouasie
mission santé aidocean Papouasie
mission santé aidocean Papouasie
mission santé aidocean Papouasie

En aparté du tumulte, depuis hier, Marine tente de faire rapatrier vers le centre pédiatrique une jeune fille en état de décompensation cardiaque (complication de l’insuffisance cardiaque) et en rupture thérapeutique faute de traitements disponibles. Les parents n’ont pas les moyens d’aller vers la capitale et la maladie progresse. Le dossier avance à petits pas en relation avec l’hôpital de Kerema qui serait en mesure d’effectuer le rapatriement sanitaire par hélicoptère vers Port Moresby… suite au prochain épisode.

Jour 8 : le mercredi 17 avril 2024

Apiope. Embouchure de la Purari. La plage, les cocotiers et le sable blanc (oups! gris) de cette magnifique cité balnéaire vous accueille… et c’est tout ! Pas de piscine, pas de mojitos, pas de surfeurs tatoués. Par contre, vous aurez le droit à : inondation tous les mois à la pleine lune : quelques bains de boue pendant 3 jours à la marée haute… Le village est construit sur une langue de sable… pandanus et rondins. Habitat : version un ou deux étages plutôt cossus…

aidocean vaccination papouasie

Ce matin encore, la marée est passée, le sable a déjà tout repris, nous débarquons sur la plage à pieds secs. L’officier de liaison nous accueille, quelques jeunes, des enfants. Ils nous aident à porter le matériel le long de la plage jusque sur la place du village. Rituel d’installation… Aujourd’hui, c’est consultation en plein air, on cherche les places qui resteront à l’ombre une partie de la journée… Après trente minutes, tout le monde est prêt. Petit discours d’introduction de la part de Total et de l’homme en habillé orange (le même officier de liaison mais avec les vêtements). Petite variante, je vais faire les visites à domicile pour les personnes âgées et les cas désespérés ce qui me permet une petite promenade en compagnie du chef de village. Les consultations s’enchainent à un rythme qui permet de chasser cette impression de faire de l’abattage qui persistait encore au réveil ce matin…

aidocean vaccination papouasie
aidocean vaccination papouasie
aidocean vaccination papouasie

De retour à bord, après une journée passée sous les arbres les pieds dans le sable, nous envisageons la douche avec plaisir, puis refaire les sacs, remplir les statistiques… Mais ce soir, notre routine est interrompue par une urgence. Une personne a fait un malaise sur une pirogue à proximité du bateau. Par quel miracle, Vincent (de l’équipe Papoue) a été informé, reste un mystère. Après discussion avec le capitaine, nous jetons l’ancre et nous prenons le Baramundi. Nous accostons deux cent mètres plus loin, une personne âgée est allongée au fond d’un pirogue. Elle a vomi toute la nuit, très affaiblie, sa famille réussit à la faire passer sur la berge et nous l’amène à bord. Interrogatoire de circonstance, Jean perfuse du sérum salé pour la réhydrater. Nous l’amenons à couple du M/V Silverstar pour aller chercher quelques médicaments supplémentaires et profitons pour prendre des tests Malaria. Après un litre de sérum salé, notre patient a retrouvé le sourire. Encore une vie de sauvée et la routine a été brisée. Pour nous remercier, un des jeunes présent nous apprend à tirer avec son arc… ce n’est pas demain qu’on arrivera à tuer un oiseau pour manger. On va rentrer au bateau pour dîner, c’est plus sûr…

aidocean vaccination papouasie
aidocean vaccination papouasie

À demain, dans le village de Marea.

Share This

Partager /share

Partagez ce post avec vos amis / Share this post with your friends!